L'histoire de Fellering
Un groupe de travail a réalisé un ouvrage qui retrace le passé de notre village grâce aux témoignages des anciens, de très nombreux documents retrouvés dans les archives et à un important fonds de photos prêtées par les habitants.
Ce livre évoque les éléments marquants de l'histoire de notre commune, le partage de 1817, la guerre 1914-1918, celle de 1939-1945, l'aventure de l'eau et du chemin de fer, les particularités de la coexistence de trois religions, la forêt, l'agriculture, les écoles, la riche vie associative ou tout simplement le quotidien d'une époque révolue.
- au secrétariat de la Mairie
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- au magasin Texcil - Parc de
...Wesserling
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de Saint-Amarin
Prix de vente : 27€
973 à 1537 : le Moyen-Age
1537 - 1795 : l'époque moderne
1795 - 1870 : l'essor
1870 - à nos jours
Les Armoiries
" Ecartelé, au premier de gueules à la bande d'argent chargée de trois cloches de vair, au second d'or à trois sapins sur un mont, le tout de sinople, au troisième d'argent au lévrier de sable, colleté et bouclé de gueules, au quatrième d'azur au héron d'argent debout sur une terrasse de sable ".
" De gueules à la bande d'argent chargée de trois cloches de vair " était le blason de la famille de Veldelingen (ancien nom de Fellering) originaire de Saint-Amarin, éteinte au XV° siècle, qui avait des possessions à Fellering. Les " sapins " évoquent la forêt communale, le " lévrier " est celui de l'abbaye de Murbach dont le territoire comprenait Fellering jusqu'à la Révolution. Quant au " héron ", il rappelle la présence de cet échassier dans la tourbière du lieu.
L'Histoire de Fellering
Le village existe depuis fort longtemps, idéalement situé à l'intersection de la haute vallée de la Thur en direction du Col du Bramont et de la petite vallée menant par Urbès au Col de Bussang.
Nous savons que la voie romaine qui permettait le franchissement des Vosges passait sur le site du village. Il serait étonnant qu'à ce carrefour important il n'y ait pas eu de village très tôt. Nous savons également que KELM, probablement un autre village a existé jusqu'à la guerre de Trente Ans sur ce qui n'est plus aujourd'hui qu'un quartier de Fellering.
Le nom du village a beaucoup varié depuis les origines ! Veldelingen en 1416, Veldlingen en 1550, Veldringen ou Fellringen en 1576, Felringen en 1725, encore Feldringen, en 1775, Fellering et, depuis lors Fellering.
De l'an 973 à 1537 : le Moyen-Age
Même si nous sommes sûrs que le village a existé avant 973, il n'en reste aucune trace écrite. Mais en 973 Charlemagne fait don au Chapître de Murbach d'une grande partie de ses possessions à Fellering. Le reste du village appartient aux Chanoinesses de Remiremont (comme Oderen et Krüth), mais également pour partie aux Antonites d'Issenheim. La collégiale de Saint Amarin ainsi que différents nobles avaient également des possessions à Fellering.
1537 - 1795 : l'époque moderne
En 1537 le prince-abbé de l'abbaye de Murbach, devint le seigneur féodal de toute la haute vallée de la Thur, après avoir racheté toutes les terres que Charlemagne n'avait pas données. Cette situation subsista jusqu'à la Révolution. Fellering, avec à sa tête un Burgermeister ou Maire dépendait du Maïorthum (majorat, ancienne subdivision) de Saint Amarin. Comme trop de seigneurs féodaux, l'Abbaye de Murbach lève de nombreux impôts et surtout impose de nombreuses corvées et restrictions aux conventions passées, contrairement à son intérêt à long terme. Mais la commune de Fellering put globalement se développer, vivant de l'agriculture et de l'élevage principalement.
Au XVII° siècle, la situation se détériora lors des invasions successives et des guerres dont la plus meurtrière fut la Guerre de Trente Ans. Le village fut presque entièrement rasé comme tous les villages alentour et en 1648, lors du rattachement à la France, il ne restait guère qu'une cinquantaine d'habitants.
Le roi Louis XIV n'accorda à l'Alsace nouvellement française que le statut de province étrangère sur le plan des taxes à l'importation. C'est cette décision qui fut à l'origine de l'expression qui surprend toujours les non-alsaciens : " les Français de l'intérieur ", par opposition aux Français d'Alsace, privés de nombreux droits. Mais cette disposition allait favoriser le développement économique du village, en permettant l'installation de l'industrie textile qui prit un essor important à partir de la deuxième moitié du XVII° siècle.
Le commerce du bois renforça la prospérité du village jusqu'en 1699. A cette date des verriers obtinrent l'autorisation du Chapître de Murbach de s'installer à Wildenstein, mais surtout d'utiliser tout le bois qui était nécessaire à leur industrie. Ce bois c'était celui qui par contrat avait été affermé en 1537 aux trois communes de Fellering, Oderen et Kruth, qui disposaient ensemble d'un ban indivis ou banlieue commune ! Cette propriété sur un ban indivis n'était pas rare. Ce problème fut le germe de la rébellion contre le seigneur des lieux lors de la Révolution. Plusieurs procès ont opposé Fellering et les autres communes de la Haute Vallée de la Thur aux Princes Abbés de Murbach pour violation des actes de 1537.
Par jugement du 1er frimaire an II, (1er novembre 1793) les 3 communes obtiennent gain de cause, et Fellering ainsi qu' Oderen, Kruth et Wildenstein se constituent en communes indépendantes.
De 1793 à 1795, malgré la Terreur, Fellering continue de réclamer la propriété de ses terres et forêts.
1795 - 1870 : l'essor
Le village continue de prospérer, obtient le partage de la banlieue commune en 1813 et vote son premier budget indépendant pour l'année 1820. A ce moment-là Fellering compte environ 1 000 habitants. En 1851 la commune compte, juste avant la première crise du textile, 1 840 habitants. Depuis cette date le nombre d'habitants a fortement diminué pour remonter au chiffre actuel de 1563 habitants (recensement de 1999). Ce fort développement obligea la village à contruire successivement 3 églises qui se révélèrent trop exigues.
En 1840 Fellering, qui disposait d'un maître d'école dès 1711, fit construire la mairie-école entièrement dévolue à l'école aujourd'hui.
La découverte de mines de fer, de cobalt et de cuivre principalement, comme dans toute la vallée de la Thur contribua au développement du village. Des vestiges de ces mines subsistent dans le vallon du Langenbach.
1870 - à nos jours :
La défaite française de 1870 et le rattachement à l'Allemagne pour 44 années, coïncident en partie avec les difficultés que rencontra Fellering sur le plan économique. En effet la crise du textile, liée aux dévastations des guerres et au chagement complet de débouchés pour les industries (les anciens liens commerciaux avec la France étaient rompus) eurent des conséquences négatives sur le développement de Fellering.
Une des premières lignes de chemin de fer de France, Mulhouse-Thann, a vu son extension jusqu'à Kruth passer par Fellering. Le village a d'ailleurs la particularité d'avoir deux gares, et deux agences postales. L'une des agences, celle du quartier de Wesserling, a longtemps été l'agence pour toute la haute vallée de la Thur.
Malgré la domination allemande, Fellering s'équipe et en 1907 la fontaine du Mariabrunnen est érigée en face de l'église actuelle :c'est le point final des travaux du réseau d'eau. Fellering est le premier village de la vallée à offrir à ses habitants l'eau courante dans toutes les maisons. L'éclairage public suit en 1909.
Depuis la période 1870-1920, un fait rare doit aussi être relevé : Fellering est le seul village de la vallée a avoir vu la coexistence de trois religions. Outre la paroisse catholique, une importante communauté protestante a édifié un temple (1913) qui est encore aujourd'hui paroisse pour toute la vallée. La population de confession israélite a longtemps été très active, et signe d'œcuménisme, l'école servait également de synagogue. Mais cette communauté juive s'est beaucoup réduite aujourd'hui.
Comme la majeure partie de la vallée de Thann, Fellering redevient française dès 1914. Le Maréchal Joffre prononce des paroles historiques devant l'école. Une plaque apposée sur le mur en conserve la trace.
La guerre de 1939-1945 plonge de nouveau le village dans la tourmente, et met fin aux travaux engagés par l'occupant pour contruire une nouvelle voie de chemin de fer, reliant la voie existante (Mulhouse Kruth) à Epinal via Fellering et un tunnel passant sous le col de Bussang. Des ouvrages d'art inachevés subsistent aujourd'hui encore, et le percement du tunnel était très avancé lorsque les violents combats de la libération ont tout stoppé.
Depuis la fin de la 2° Guerre Mondiale, Fellering, contrairement à la plupart des autres villages du canton, voit sa population augmenter à nouveau. Et ce malgré la situation économique qui a vu fermer la plupart des usines textiles après les années 1960. A cette époque 80% de la population travaillait sur place, étaient des ouvriers paysans avec des maisons caractéristiques. Au début de ce XXI° siècle, 80% des habitants sont obligés de se déplacer au minimum jusqu'à Cernay pour trouver un emploi.